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Thursday, December 3, 2020

Conduire en Corée du Sud (2) - Les intersections

Intersections non protégées:

Je me souviens que la première fois que j'ai conduit en Corée, il y a des années, mon principal problème avait été de savoir qui avait la priorité à une intersection non protégée, sans feu ni panneau. Et maintenant que je conduis régulièrement à Busan, ce problème se confirme. Même si la circulation est généralement moindre à ces endroits (et heureusement), d'où l'absence de feu, il est parfois très difficile de savoir qui doit passer en premier. J'ai posé la question à plusieurs personnes, qui m'ont apporté des réponses différentes après avoir longuement réfléchi (le premier arrivé a la priorité, la plus grosse route a la priorité, la plus grosse voiture passe en premier, etc.). En gros, tout le monde s'accorde à dire qu'il faut y aller au feeling.


Si je veux aller tout droit et que d' autres véhicules arrivent de ma gauche et/ou de ma droite, ou si une voiture arrive en face et veut aller dans la rue qui est à ma droite, qui a la priorité? Notons que le marquage au sol n'aide pas forcément à s'y retrouver.


Parfois, on note tout de même la présence de feux clignotants pour appeler les conducteurs à la vigilance. Des feux orange clignotants demandent aux automobilistes de ralentir et d'être vigilants. Des feux rouges clignotants signifient que l'on doit s’arrêter et bien regarder avant de passer.

 

 Intersections protégées:

Même lorsqu'il y a des feux, il peut être très compliqué de s'y retrouver lorsqu'on arrive à une intersection. Celle de Yeonsan, à Busan, est réputée pour être la plus dangereuse de la ville.

Source : https://www.hapskorea.com/where-are-the-most-dangerous-intersections-in-busan/

 Il faut savoir qu'en Corée, les feux se situent après l'intersection, comme aux USA (en France, c'est souvent avant l'intersection). D’ailleurs conduire en Corée est probablement plus facile si on a l'expérience de la conduite aux États-Unis.

 
Tourner à gauche

La plupart du temps, il y a des feux de signalisation différents pour les conducteurs qui vont tout droit et ceux qui tournent à gauche. Cela peut être un peu déroutant quand on a l’habitude de conduire en Europe. Quand le feu passe au vert, cela ne concerne pas les conducteurs qui tournent à gauche. Il faut attendre  qu’une flèche verte apparaisse pour pouvoir tourner. J’aimerais personnellement qu’une flèche rouge me rappelle que je ne peux pas tourner quand le feu passe au vert, mais je n'en ai jamais vu.

Feu vert pour les voitures qui vont tout droit, celles qui tournent à gauche doivent attendre.

Vous pouvez maintenant tourner à gauche. Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Signal_korea_3red_and_left_Turn.JPG



Il arrive cependant que vous puissiez tourner à gauche quand le feu passe au vert. Il y aura alors un panneau 비보호 qui indique que vous pouvez tourner, mais il faut être vigilant car le passage n’est pas protégé, et les véhicules arrivant en sens inverse ont donc la priorité.

 

Tournez à gauche en étant très vigilant.

Parfois, vous pouvez même avoir une combinaison de ces deux règles : vous pouvez passer quand la flèche est verte, mais lorsque la flèche est éteinte et que le feu est vert pour les usagers qui vont tout droit, alors vous pouvez tout de même tourner, si aucun véhicule ne vient en sens inverse


Vous pouvez tourner à gauche si la flèche est verte (ce qui n'est pas le cas ici) OU quand le feu est vert, mais en étant très vigilant car les véhicules arrivant en sens inverse ont aussi un feu vert.

Pour compliquer le tout, il est parfois impossible de tourner à gauche. Il faut alors, par exemple, tourner à droite puis deux fois à gauche, comme l'explique ce panneau.

Solution alternative quand on ne peut pas tourner à gauche (incluant un demi-tour):



Une autre solution proposée est le P-Turn, qui me rappelle la conduite à Los Angeles, où il est parfois très difficile de tourner à gauche (mais je ne crois pas qu'ils utilisent le terme "P-turn" là-bas). Cela consiste à aller jusqu'à l’intersection suivante, prendre à droite , puis à droite, puis encore à droite, pour se retrouver dans la rue dans laquelle on souhaitait aller.

Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Korean_Traffic_sign_(Detour_P-Turn).svg

 

Le P-turn peut aussi être utilisé lorsque le demi-tour n’est pas autorisé :


 

Le demi-tour

Comme aux États-Unis, le demi-tour fait en effet partie intégrante de la conduite en ville. Souvent la file de gauche à une intersection est réservée aux véhicules qui tournent à gauche ou vont faire demi-tour. Si le panneau "U-turn" est assez facile à comprendre, il est souvent accompagné de messages en coréen qui précisent sous quelles conditions vous pouvez faire votre demi-tour. Voici les cas de figure que j’ai rencontrés:

Mise à jour: je viens de découvrir un panneau qui combine 좌신호시 et 보행신호시, ce qui veut dire que les demi-tours sont autorisés quand la flèche vers la gauche est verte et quand le feu est vert pour les piétons.

 

Comment bien faire son demi-tour ? La théorie veut que si plusieurs voitures veulent faire demi-tour, elles le fassent l’une après l’autre. En pratique, même si c'est interdit, vous verrez souvent plusieurs voitures faire demi-tour ensemble comme le montre ce croquis. Il faut donc être encore plus vigilant.

     
 
Évidemment, la conduite en Corée ne se résume pas à tourner à gauche ou  faire demi-tour. On peut aussi aller tout droit, et là je n’ai pas grand-chose à dire. Si ce n’est que parfois votre feu passe au vert, mais vous avez également un panneau « yield » / « cédez le passage », qui veut dire que des véhicules peuvent arriver de votre gauche, et vous devez les laisser passer, même si le feu est vert.

 

Le feu est vert, mais attendez-vous à voir arriver des véhicules sur votre gauche.


Tourner à droite

Il est souvent autorisé, comme dans certains états aux USA, de tourner à droite lorsque le feu est rouge. Évidemment, on ne peut le faire que quand il n’y a pas de véhicules venant de la gauche et qu’aucun piéton n’est en train de traverser. Soyez également prêt, lorsque vous passez au feu vert, à voir une ou plusieurs voitures s'insérer dans le trafic sur votre droite, même si le feu est rouge pour elles, et forçant parfois un peu le passage.

Attention, tourner à droite au feu rouge n'est pas toujours autorisé. Ce panneau indique que vous devez attendre le feu vert pour tourner.


Si vous êtes dans la file de droite à un feu rouge et que vous souhaitez aller tout droit, attendez-vous à vous faire klaxonner par les conducteurs qui veulent tourner à droite. Ils attendent de vous que vous avanciez sur le passage piéton afin de leur laisser la place pour passer. Rien ne vous y oblige. Pour éviter cette situation, je m’arrange pour rester sur la file du milieu aussi souvent que possible. Quand ça n’est pas possible, je serre le plus possible à gauche dans la file de droite pour laisser passer les impatients qui veulent tourner.



 

Pour récapituler

 1) Le feu est vert pour les véhicules qui vont tout droit et tournent à droite. On ne peut pas tourner à gauche, il faudrait attendre une flèche verte vers la gauche (ou il faudrait un panneau 비보호 )


 2) Flèche verte à gauche: on peut tourner à gauche, mais on ne peut pas aller tout droit. Il est également possible de tourner à droite, en faisant attention aux piétons.


 

Ces illustrations sont tirées de ce livre, plutôt bien fait, mais hélas pour moi intégralement en coréen.


 

Au bout du compte, les intersections restent le point le plus difficile pour moi quand je conduis en Corée, même si cela va de mieux en mieux. Le reste n’est pas trop compliqué, à part peut-être les changements de file, que j'aborderai justement dans mon prochain post.

Tuesday, December 1, 2020

Conduire en Corée du Sud - Introduction

Permis de conduire coréen et clés de voiture en poche, à moi l'aventure, me disais-je! Je me voyais parcourir les grands espaces cheveux au vent en écoutant Born to be Wild. C'était sans compter sur le fait que Busan est une ville très embouteillée. Après 2000 km, notre voiture nous indique une vitesse moyenne de 25km/h.


La conduite en Corée du Sud ne me paraît pas si différente des autres pays. Le code de la route est proche de ce que j’ai connu aux USA, avec quelques spécificités et difficultés dues au fait que les panneaux sont naturellement accompagnés de messages en coréen que l'on n'a pas toujours le temps de déchiffrer.

Le fait de conduire à Busan, cependant, ne simplifie pas les choses. A ce qu'on m’a dit, les conducteurs locaux ont la réputation d'être les pires du pays. Un dicton coréen dit que si l'on est capable de conduire à Busan, on peut être chauffeur de taxi n'importe où dans le monde. Et si on est chauffeur de taxi à Busan, on peut être pilote de course.

Les conducteurs ici sont effectivement (très) impatients, les règles pas toujours respectées, la vitesse souvent excessive, on vous laissera rarement passer ou changer de file, et les klaxons sont omniprésents. Le clignotant n'est pas utilisé pour indiquer qu'on va changer de file mais pour célébrer le fait d'y être parvenu, dit mon beau-frère en plaisantant. Vu comme ça, on pourrait se croire dans n’importe quelle grande ville du monde, mais il est vrai qu'à Busan la conduite reste un exercice assez éprouvant, surtout au début, tant il faut être ultra vigilant.

De nombreux conducteurs arborent un autocollant "초보운전" ("conducteur débutant") à l'arrière de leur voiture pour prévenir de leur manque d'expérience. Cependant, cela aura parfois l’effet inverse d’agacer les autres automobilistes, et certains joueront même encore plus facilement du klaxon, mettant ainsi davantage de pression sur les pauvres débutants qui n’en ont pas besoin.

"초보운전" = "conducteur débutant"

 
En matière de sécurité routière, je suis parfois étonné de voir en Corée des situations qui seraient impensables en Europe ou en Amérique du Nord. Il n’est pas rare, par exemple, de voir de très jeunes enfants installés sur le siège passager, ou parfois sur les genoux du passager avant. Quand ils sont sur la banquette arrière, ils ne portent pas toujours la ceinture de sécurité (obligatoire à l'arrière depuis seulement quelques années). Un grand nombre de conducteurs de 2 roues (livreurs pour la plupart) ne portent pas de casque et ne respectent tout simplement pas le code de la route (feux rouges brûlés, circulation à contresens ou sur les trottoirs. Comme à Paris, me direz-vous, mais en bien pire). Autre fléau, selon moi, et sans surprise dans un pays hyperconnecté comme la Corée, le nombre de conducteurs utilisant leur téléphone au volant, soit pour passer des appels et envoyer des textos, soit parfois pour regarder des vidéos en conduisant. J’imagine qu'il est difficile pour la police de lutter contre ce phénomène, sachant qu’en Corée la grande majorité des voitures ont les vitres teintées (je reviendrai sur ce point plus tard). Difficile donc de savoir qui fait quoi au volant.

Dernière chose importante à savoir en préambule : en Corée, comme dans certaines régions des USA que j’ai pu fréquenter, les voitures passent avant les piétons. Certes, la loi dit le contraire. Sur ce site, qui donne des informations en anglais sur la conduite en Corée, on nous explique : "The road belongs to pedestrians, not vehicles. The principle of pedestrian priority is also stipulated in the law. Drivers should drive as though all pedestrians were their family and friends." Mais en pratique, ce sont toujours les piétons qui laissent la priorité aux voitures.  Il est également monnaie courante de voir des voitures garées sur les passages piétons ou les trottoirs : les piétons n’ont qu'à les contourner.

Il m’a fallu du temps pour m’habituer à tout cela en tant que piéton (c’est assez désagréable) mais aussi en tant que conducteur. Au volant, je dois parfois me forcer à ne pas laisser traverser un piéton, ce qui pourrait être dangereux puisque aucun des automobilistes autour de moi ne s’attend à quelque chose d’aussi incongru. Ceci dit, les automobilistes aussi doivent faire attention aux piétons, et notamment aux nombreux "smombies" ("smartphones zombies") qui traversent sans regarder. On voit de plus en plus de feux de signalisation pour piétons incrustés dans les trottoirs, permettant à ceux qui marchent la tête baissée, les yeux rivés sur leur téléphone, de savoir quand traverser ou pas, mais cela ne suffit pas toujours.

 


 Voilà pour mes remarques préliminaires sur la conduite en Corée et à Busan. Il s'agit maintenant de savoir comment gérer les feux de circulations, intersections, changements de file, et autres rond-points. Ça sera le sujet de mon prochain post.

Sunday, November 29, 2020

Echanger son permis de conduire français contre un permis coréen.


Après deux ans en Corée à nous déplacer essentiellement à pied et en métro, nous sommes arrivés à la conclusion qu'il nous fallait un véhicule pour de nombreuses raisons sur lesquelles je ne vais pas m'attarder ici.
Elle a son permis de conduire, mais n'a pas conduit depuis une vingtaine d'années. J'ai rencontré plusieurs Coréen(ne)s dans la même situation (titulaires du permis de conduire mais ne sachant plus vraiment conduire). Ce sera donc à moi de faire office de chauffeur, au moins au début, en attendant qu'elle reprenne quelques leçons pour se rafraîchir la mémoire.

J'ai un permis de conduire français et un permis international obtenu en France avant de m'installer en Corée. J'ai pu conduire à l'occasion des voitures de location (on ne m'a d'ailleurs jamais demandé mon permis international, mon permis français a toujours suffi). Mais la loi veut que si on réside en Corée depuis plus d'un an, on procède à un échange de permis de conduire, ce qui est expliqué sur le site de l'ambassade de France en Corée .

 

Traduction du permis de conduire français:

Pour cet échange, il faut fournir aux services coréens une traduction certifiée conforme de son permis français. Le site de l'ambassade de France mentionnait également la possibilité que les autorités réclament un Relevé d’Information Restreint (R.I.R.), qui semblait un peu compliqué à obtenir depuis la Corée. Mais lorsque j'ai contacté l'ambassade par e-mail à ce sujet, on m'a répondu que de document n'était pas nécessaire.

Il suffit donc de prendre un rendez-vous à l'ambassade de France ici pour une "vérification de traduction". Il n'est possible de prendre rendez-vous qu'en matinée (entre 9h et 10h30 semble-t-il), ce qui est peu pratique quand on ne vit pas à Séoul. J'ai donc dû arriver la veille et passer une nuit à l'hôtel.
Munissez-vous de votre permis français (et d'un pièce d'identité à laisser à l'entrée le temps de votre visite), et l'ambassade se chargera de le traduire et d'en certifier la traduction. Cela prendra une dizaine de minutes. Détail important, et qui n'est pas annoncé par l'ambassade sur son site, cela vous coûtera environ 15000 KRW (15300 si ma mémoire est bonne), que vous pouvez régler par carte.



Une fois ce document obtenu, il est temps de passer à l'étape coréenne de cet échange de permis

Echange avec un permis coréen:

Nous avons suivi les recommandations données sur ce site. Voici la liste des documents à préparer :

- Permis français

- Traduction du permis français

- Passeport

- Alien Registration Card

- 3 photos d'identité de moins de 6 mois, au format 3,5 x 4,5 cm (j'ai utilisé un photomaton dans une station de métro)

- Un certificat mentionnant les dates de toutes vos entrées et sorties du territoire coréen ("certificate of entry and exit" / 출입국 관한 사실증명). Ce certificat peut être obtenu pour 2000 KRW dans votre "dong office" / 동 주민센터 , sorte de mairie de quartier, que vous connaissez probablement si vous vivez déjà en Corée, ou que vous apprendrez vite à connaître dès votre installation.



- Il vous faudra également prévoir 7500 KRW de frais de dossier, et 6000 KRW pour le test d'acuité visuelle.

Il vous reste à vous rendre au centre des permis de conduire. Il y en a plusieurs dans les grandes villes. A Busan,  nous sommes allés au Nambu Driving Center (남부운전면허시험장) près de  Kyungsung University.  Nous y sommes allés en semaine, et il y avait très peu de monde.

16 Yongho-ro, Yongho-dong, Nam-gu, Busan


 




Évidemment, les choses ont été plus simples pour moi car mon épouse parle coréen. Il n'est pas garanti que vous trouverez quelqu'un qui parle anglais, mais les personnes à qui nous avons eu affaire étaient toutes très aimables et disposées à nous aider. On vous demandera de remplir plusieurs formulaires. Certains sont en coréen et en anglais , d'autres sont curieusement seulement en coréen. Mais il y a des traductions et explications à disposition pour vous aider à les remplir. Prévoyez tout de même d'y passer un certain temps.






Après avoir rempli ces formulaires, vous serez dirigé vers un autre bâtiment pour tester votre vue. Cela prend environ deux minutes. Le test consiste à lire des lettres ou chiffres de plus en plus petits sur un poster, exactement comme chez l'ophtalmo. A 40 ans passés, je pense que ma vue commence à baisser un peu, mais cela n'a posé aucun problème.

De retour dans le bâtiment principal, l'employé qui s'occupait de nous a vérifié tous nos documents, et nous a donné un reçu. Il n'y avait plus qu'à attendre qu'on m'appelle, et après une vingtaine de minutes j'ai obtenu mon permis de conduire coréen! Il est valable dix ans et doit ensuite être renouvelé.



Il s'agit d'un échange de permis, donc mon permis français ne m'a pas été restitué. Il est apparemment possible de le récupérer, mais je ne connais pas bien la procédure, j'ai obtenu des informations un peu contradictoires à ce sujet. J'espère pouvoir apporte des précisions ultérieurement. Quoi qu'il en soit, selon le site de l'ambassade France, en cas d'un retour temporaire en France, il est possible de conduire avec son permis coréen : "Dans le cas d’un séjour temporaire, vous n’avez pas besoin de permis français. Votre permis de conduire étranger accompagné le cas échéant d’une traduction en français vous permet de conduire en France."
 
 [Mise à jour : à l'occasion d'un voyage en France, je suis passé au bureau des permis de conduire pour récupérer mon permis français, ce qui n'a posé aucun problème, et j'ai pu le garder même après mon retour en Corée. J'ai donc maintenant un permis coréen ET un permis français].

Reste à découvrir les joies de la conduite en Corée. Il y avait au centre des permis de conduire un simulateur de conduite que j'aurais bien essayé, mais comme tout était en coréen, j'ai dû renoncer. Mon tout nouveau permis en poche, je suis maintenant prêt à me lancer dans les rues de Busan , et cela ne s'annonce pas forcément très simple! Cela fera l'objet d'un prochain billet sur ce blog.